Estudios históricos
Armand Paul Beauvais (1904-1946): du Genie Militaire au .2EME Bureau. Un destin trop tot fauche
Armand Paul Beauvais (1904-1946): from military engineering to the “2eme Bureau”. A fate too mowed down
Armand Paul Beauvais (1904-1946): de la ingeniería militar al «2eme Bureau». Un destino sesgado demasiado pronto
Ciencia Nueva, revista de Historia y Política
Universidad Tecnológica de Pereira, Colombia
ISSN-e: 2539-2662
Périodicité: Semestral
vol. 6, n° 1, 2022
Reçu: 12 Novembre 2021
Accepté: 26 May 2022
Résumé: Nous retraçons ici les grandes lignes de la vie d’Armand Beauvais (1904-1946), Polytechnicien, Officier du Génie, membre du 2ème Bureau pendant la deuxième guerre mondiale et auteur d’une thèse de droit sur les attachés militaires qui fait toujours autorité. Son décès prématuré l’a empêché de faire la brillante carrière à laquelle il était promis.
Mots clés: Génie militaire, École polytechniques, Attachés militaires, 2ème bureau, Vichy, 2ème guerre mondiale, ligne Maginot.
Resumen: Aquí repasamos las líneas principales de la vida de Armand Beauvais (1904-1946), politécnico, oficial de ingeniería, miembro del 2ème Bureau durante la Segunda Guerra Mundial y autor de una tesis de derecho sobre agregados militares, que todavía tiene autoridad. Su prematura muerte le impidió hacer la brillante carrera que prometía.
Palabras clave: Escuela Politécnica Superior, Ingeniería Militar, Agregados Militares, 2ème Bureau, Vichy, Segunda Guerra Mundial, Línea Maginot.
Abstract: We describe here the main lines of the life of Armand Beauvais (1904-1946), Polytechnician, Engineer Officer, member of the 2nd Bureau during the Second World War and author of a law thesis on military attachés that is still authoritative. His untimely death prevented him from making the brilliant career to which he was promised.
Keywords: Military Engineering, Polytechnic School, Military Attachés, 2ème bureau, Vichy, 2nd World War, Maginot Line.
Introduction
Il aurait fallu les qualités d’un Patrick Modiano pour retracer la courte vie d’Armand Paul Beauvais, grand père des auteurs de cet article. Sa mort précoce alors que son épouse n’avait que trente neuf ans et ses deux filles, quinze et quatre ans, a été un grand traumatisme familial qui a occulté les évènements de sa vie. Une longue tradition dans le protestantisme a peut-être aussi favorisé une certaine discrétion et une pudeur à évoquer des évènements tristes du passé.
Un élément majeur dans l’écriture de cet article a été la possibilité de consulter son dossier militaire sur un site consacré à l’histoire de l’École de Guerre1 et, ainsi, de retracer précisément ses différentes affectations. Une de ses filles, Christiane, a également laissé quelques notes de souvenirs avant sa propre mort survenue en 2009. C’est donc à partir de ce document militaire, de sa thèse, de souvenirs familiaux épars et de documents trouvés sur des bases de données bibliographiques que cet article s’est attaché à retracer la courte vie et carrière d’Armand Beauvais.
Bien entendu, la proximité des auteurs avec le sujet de cet article rend difficile une véritable analyse scientifique et objective. Ceux-ci, cependant, ont tenté d’apporter quelques éléments historiques sur la vie d’un officier prometteur et d’en discuter la portée.
La jeunesse
Armand est né le 21 août 1904 à Viroflay (78) de Paul Beauvais (1878-1949), docteur en droit, chef du Contentieux à la Banque de France, et de Louise Maillard (1882-1947). Paul Beauvais était également officier de réserve d’administration du service de santé militaire et Croix de Guerre 1914. Il sera, entre les deux guerres, très actif dans une association d’officiers d’administration de réserve du service de santé militaire. Paul Beauvais sera auteur, entre 1923 et 1939, d’une dizaine d’articles pour la revue de cette association, articles portants sur des aspects organisationnels et comptables du service de santé des armées2.
Armand Beauvais est le seul petit fils du fils de l’artiste peintre Armand Beauvais (1840-1911)3 et le seul neveu de Georges Beauvais (1886-1941), normalien, agrégé de physique, docteur es sciences et un des grands noms de la télégraphie sans fil et des ondes radio entre les deux guerres
On ne connaît que peu de choses de l’enfance d’Armand. Quelques photos le montrent enfant avec un col marin ou déguisé en petit page. En 1908, ses parents habitaient au 12 rue Mabillon à Paris. Il a baigné au milieu des tableaux et dans le souvenir d’un grand-père peintre et a grandi au contact d’un oncle physicien et d’un père juriste, très actif dans une association d’officiers de réserve. Armand obtient un baccalauréat Sciences Philosophie probablement en 1922 et il entre à l’École Polytechnique4 le 1er octobre 1924. La famille vivait alors au 121 boulevard Saint-Germain à Paris. Nous ne savons pas où Armand fit sa préparation à cette école, mais on peut imaginer qu’il bénéficia de conseils ou de petits cours de son oncle Georges.
Sa fiche d’entrée à Polytechnique5 le signale comme boursier, entré 211ème sur 228 et sorti 171ème sur 227. Il est décrit comme ayant les cheveux bruns, les yeux bleus, un nez rectiligne, un visage ovale et une taille d’un mètre soixante-seize.
Certains de ses condisciples à Polytechnique deviendront célèbres. Yves du Manoir (1904-1928) fut international de rugby et, mort le 2 janvier 1928 aux commandes de son avion à Reuilly dans l'Indre, bénéficia d'une très grande popularité en France comme en témoigne le grand nombre de stades et de voies qui portent son nom (stade de Colombes) et la création en 1931 du challenge de rugby éponyme. Louis Armand (1905-1971) dirigea la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF) de 1949 à 1958, puis Euratom de 1958 à 1959. Il fut élu à l'Académie française en 1963. Jean-Marie Conty (1904-1999), fut joueur international de basket, pilote et compagnon d'Antoine de Saint-Exupéry à l’Aéropostale. Chargé de mission à Air France, il organise en 1935 une tournée de promotion de la compagnie aérienne autour de la Méditerranée avec Saint-Exupéry pour l’accompagner dans une série de conférences. Après la 2ème guerre mondiale, il enseigna dans différents établissements et écrivit plusieurs ouvrages consacrés aux mécanismes de prises de décision. Des liens familiaux se poursuivront avec d’autres condisciples comme René Pauly ou Jean Rey. Ce dernier fut colonel du Génie, pris sa retraite dans les années cinquante pour se consacrer à des activités d’enseignement par correspondance et à l’animation de la Revue de métrologie.
Polytechnicien et officier du Génie
Armand Beauvais termine ses études à l’École Polytechnique le 1er octobre 1926 et en sort avec le grade de sous-lieutenant. Il passe alors deux ans à l’École d’application du Génie. Alors lieutenant, il est affecté le 1er octobre 1928 au 9ème régiment du génie.
Il rencontre sa future épouse, Georgette Thomas à un bal de l’École Polytechnique. Georgette Cécile Thomas, née le 16 novembre 1907, est la fille du général de division François Emile Thomas6 (1869-1942) et de Henriette, née Chaumel (1878-1949). François Emile Thomas est polytechnicien, officier du génie et fut commandant de l’École Polytechnique de 1924 à 1927. Armand et Georgette se marient le 2 juin 1929.
Le 7 juin 1929, Armand est classé à l’état major de son arme et affecté à la chefferie des travaux de fortification de la 6ème région de Metz. A compter du 1er décembre suivant, il est détaché sur des chantiers de travaux de fort de la région fortifiée de Metz et il réside à Rochonvillers (Moselle) où il y supervise la construction d’un ouvrage d’artillerie fortifié. Cet ouvrage, construit à partir de 1929, est considéré comme un des éléments majeurs de la ligne Maginot7.
Le 1er avril 1930, Armand passe à la chefferie des travaux de fortification de Thionville. Leur première fille, Christiane, nait le 19 mars 1931 à Boulogne-Billancourt et le 25 mars 1931. Armand est alors affecté au 5ème régiment du génie à Versailles. Promu au grade de capitaine le 25 septembre 1932, il reçoit le commandement de la 5ème compagnie. Les 10 septembre 1931, 30 mars 1934 et 4 octobre 1934, il reçoit des témoignages de satisfaction du ministre de la Guerre pour son action d’instructeur des officiers de réserve et pour un rapport établi à la suite d’un séjour dans l’armée anglaise, à la 11th Royal Engineers field company. Le ministre de la Guerre en 1931 est André Maginot; en 1934, le ministre de la Guerre est Philippe Pétain.
Le 1er octobre 1934, Armand Beauvais rejoint l’état major de l’inspection générale du génie. Il prépare également une thèse de droit intitulée Attachés militaires, attachés navals et attachés de l'air qu’il soutient le 15 mai 1937. La famille habitait alors avenue de la Bourdonnais à Paris et, selon sa fille, Armand montait à cheval chaque matin au Champ de Mars.
Une fois sa thèse soutenue, Armand prépare le concours d’entrée à l’École supérieure de guerre où il est admis le 24 février 1939. Il est alors noté :
comme ‘ ayant d’excellentes qualités, gâtées un peu par une tendance excessive à se faire valoir.
Il suivra les stages préparatoires à l’entrée à l’École de Guerre mais la seconde guerre mondiale et son décès en 1946, ne lui permettront pas de suivre les enseignements de cette école.
Armand Beauvais avait un attrait certain pour les sports de montagne, était membre du Club alpin français et en vacances, à Chamonix, pratiquait le ski et l’alpinisme.
Thèse de doctorat en Droit sur les « Attachés militaires »
Armand Beauvais soutint sa thèse de droit le 15 mai 1937 devant un jury composé de Jules Basdevant, Gilbert Gidel et Léon Julliot de la Morandière (Figure 2). Ces trois professeurs de Droit sont des autorités reconnues du moment. Jules Basdevant sera le seul juriste français nommé en 1941 à la Commission pour l’étude d’une Organisation des Nations unies. De 1946 à 1964, il sera juge à la Cour internationale de justice, qu'il présidera de 1949 à 1953. En raison de propos critiques lors de ses cours vis-à-vis de l'Allemagne nazie, il fut mis à la retraite et interdit d'enseigner par le recteur Gilbert Gidel également membre du jury d’Armand Beauvais. Le rôle de Gidel pendant l’Occupation comme Recteur de l'Université de Paris est cependant discuté. Pour certains, il sut « en imposer aux autorités allemandes en sauvegardant la liberté de l’enseignement et en empêchant la déportation pour le travail forcé de très nombreux étudiants ». Léon Francis Julliot de La Morandière sera résistant et fut nommé en 1944 doyen de la faculté de droit de Paris.
La thèse d’Armand Beauvais comporte plus de deux cents pages réparties en dix chapitres et plus de cent cinquante références bibliographique et fut tirée à 704 exemplaires. Une préface du général Huré8, membre du conseil supérieur de la guerre et inspecteur général du génie, est adjointe à la thèse sur un livret mobile de quatre pages.
Nous reproduisons ici l’intégralité de cette préface :
L’étude du capitaine Beauvais comble à la fois une lacune de la littérature militaire et de la littérature juridique. Il ne semble pas, en effet, qu’il existe d’ouvrages mettant au point, d’une façon complète, la question pourtant si importante de l’institution des attachés militaires.
Le capitaine Beauvais a envisagé cette question sous son triple aspect: historique, militaire et juridique.
Historique: Dans un chapitre liminaire, il montre comment l’institution des attachés militaires, dont on voit apparaitre les premières traces dans l’Antiquité, a grandi peu à peu, pour arriver au plein épanouissement auquel elle est parvenue aujourd’hui.
Militaire: Il indique ensuite ce que ne doit pas être l’attaché militaire, ce qu’il a eu le tort d’être, dans d’autres pays que le nôtre d’ailleurs, et ce qu’il devrait être.
Juridique: Enfin il étudie ce que sont, au regard du Droit international, en temps de paix et en temps de guerre, les droits et les privilèges des attachés militaires - en un mot, leur statut juridique et à quelles personnalités s’étendent ces droits et privilèges.
Tous les aspects de la question ont ainsi été tracés par le capitaine Beauvais avec un remarquable sens objectif. Son étude bourrée de faits et d’idées, nous apparait comme un monument solide, dont les matériaux ont été sélectionnées avec un soin jaloux.
J’ajoute que je retrouve, au cours de cette étude qui ne laisse pas d’être un peu en marge des questions exclusivement militaires, toutes les qualités d’un jeune officier dont la valeur s’était déjà affirmée alors qu’il construisait l’un des ouvrages les plus importants de la ligne Maginot, et dont la maturité d’esprit, la puissance de travail, la vive intelligence unies à une haute conscience, en font l’un des espoirs de l’arme du Génie.
Paris, mars 1937.
Général Huré
On peut comprendre que cette préface n’ait pas été adjointe à la thèse car trop élogieuse, elle aurait pu quelque peu irriter le jury avant la soutenance…
Dans introduction Armand Beauvais résume parfaitement son travail :
Si la diplomatie est, depuis fort longtemps, l’objet d’une littérature importante, et s’accroissant de jour en jour, il semble que malgré la diversité des ouvrages généraux ou spéciaux concernant les relations diplomatiques, une question soit restée complètement dans l’ombre : c’est l’étude de tout ce qui peut concerner les officiers des armées de terre, de mer ou de l’air qui sont affectés en qualité d’attachés militaires, d’attachés navals ou d’attachés de l’air, dans les ambassades ou les légations de leur pays… On tient tout particulièrement à spécifier que l’on n’a, en aucune manière, voulu exposer ce qui pourrait être considéré comme la doctrine des divers ministères français.
Armand Beauvais expose ensuite les grandes lignes de sa recherche :
après une introduction historique, on examinera successivement quelles fonctions incombent aux attachés militaires ; quels auxiliaires sont chargés de les seconder ; quels sont les devoirs auxquels ces officiers sont tenus… quels sont leurs droits vis-à-vis de leur gouvernement et…des gouvernements étrangers …et on verra si le maintien de cette institution parait ou non souhaitable ou justifié.
Il ne peut être question de détailler cet ouvrage dont près d’un quart est consacré aux aspects historiques de la fonction. Une dizaine de pages (pp 65 à 75) détaillent le rôle d’informateur que les attachés militaires peuvent avoir pour leur hiérarchie :
les attachés militaires pourront parfaitement remplir la mission d’information qui leur est confiée en n’employant que des moyens licites, et sans avoir recours à des procédés indélicats, relevant de l’espionnage. Il ne faudrait pas cependant en conclure que les attachés n’auront pas de rapports avec les services de renseignements de leur pays…afin de leur permettre de compléter leur documentation.
En conclusion, Armand Beauvais semble appeler de ses vœux des conventions de désarmements dans lesquelles les attachés militaires (auraient) les plus grands services à rendre :
l’évolution vers un rôle international de ces officiers…n’est pas encore terminée, et rien ne prouve que …les attachés militaires, au lieu de défendre…les intérêts de leurs pays, ne deviennent les attachés militaires de la Société des nations ou d’une institution analogue, et ne soient alors les « bons serviteurs » de la communauté internationale.
Deuxième Guerre mondiale
Armand Beauvais est mobilisé le 2 septembre 1939 (la veille de la déclaration de guerre) comme chef de section du 2ème bureau de l’Etat-Major de l’Armée de Terre où, selon sa fiche militaire, il rend de grands services pendant une période particulièrement difficile. Le 2ème bureau d'un état-major de l'Armée française est le service chargé de l'analyse du renseignement (espionnage et contre-espionnage).
Pierre Nord9 et Jacques Bergier10 notent dans leur ouvrage L’actuelle guerre secrète (1967) que
les officiers du 2ème Bureau sont de présumés intellectuels. Ils n’aiment pas que l’on dise cela d’eux, bien qu’ils soient presque tous saint-cyriens ou polytechniciens, tous brevetés de l’École de Guerre, et souvent diplômés des Sciences politiques ou des Hautes études orientales de Paris et des Hautes études germaniques de Strasbourg. Ils n’y mettent ni modestie, ni coquetterie, ni snobisme. Mais ils sont ou se veulent des gens d’action et ils savent que pour se décider, il ne faut pas être que tout esprit11.
Armand Beauvais avait-il été recruté en raison de sa thèse consacré aux attachés militaires dont on connait le rôle dans l’obtention d’informations sensibles ? Comme vu plus haut, Armand Beauvais consacrait un passage de sa thèse à ce sujet (p. 107) :
si l’attaché militaire est tenu, pour toutes les raisons que l’on vient d’exposer, de ne pas faire d’espionnage, quelle doit être sa ligne de conduite ? Son gouvernement peut parfois lui demander certains renseignements qu’il ne pourrait obtenir que par des moyens prohibés
Le 11 décembre 1939, il est affecté à la mission militaire française auprès des Britanniques où il est plus particulièrement chargé des fortifications et de l’instruction. Le 28 juin 1940, il est mis à la disposition du Général commandant la 18ème région et affecté à l’état major. Le 19 septembre 1940, il est, à nouveau, affecté au 2ème bureau de l’état major de l’armée à Vichy où il dirige, selon sa fiche militaire, avec compétence et autorité la section chargée des pays de langue anglaise sous la direction du lieutenant-colonel Baril12 puis du lieutenant-colonel Réa. Son nom apparait dans l’organigramme du 2ème bureau que décrit Cluseau dans son article de 1958 (Tableau 1).
2ème Bureau | Col Baril puis Col Rea; Adjoint: Lt Col Laurent |
Section Attachés militaires | Cdt Renard |
Section Menées anti-nationales* | Col Rivet |
Section du service courant | Lt Boitte |
Section Anglo-saxons et Extrême Orient | Cdt Beauvais, Cap de Peyrelongue, Cap Gouraud |
Section Est | Lt Col Vigan Braquet, Cap Dalstein, Lt Cougourdan |
Section Affaires musulmanes | Lt Col Terrier |
Section Chiffres | Cdt Proust |
Section Mission d’Armistice | Col Robert Cdt Lambert |
tead remarque dans son ouvrage de 1966, Le 2èmebureau sous l’occupation, que les officiers attachés au 2ème bureau apparaissaient comme des combattants particulièrement irréductibles. Jusqu'à la défaite de juin 1940, les services de renseignements de l'Armée dépendaient de l’État-major et particulièrement de son deuxième et cinquième bureau. Lors de la signature de la convention d'armistice du 22 juin 1940, la France se voit interdire toute capacité d'organiser des services spéciaux mais les membres de ces services s'efforcent de trouver une nouvelle façon de relancer leur action. Et c’est là que se manifesteront les qualités du colonel Louis Baril, qui est nommé chef du 2ème bureau de l'état-major de l'armée de terre, le 11 décembre 1940. Toujours pour Stead (1966) cité plus haut :
Baril dirigea le 2ème bureau jusqu’au jour où ses imprudents pronostics touchant la défaire allemande lui couteraient sa place et le feraient envoyer en Afrique du Nord le 4 janvier 1942, résumant les opérations allemandes des 7 derniers mois, Baril assurait au Commandement que le bloc anglo-saxon ne pouvait plus être battu et que l’Allemagne ne pouvait plus gagner la guerre … tant qu’il fut à Vichy, Baril fut considéré comme un homme sur qui ceux qui résistaient aux Allemands pouvait compter . …. L’amiral Darlan le trouvant trop ‘anglophile’ le fit déplacer en Afrique du Nord’ pour les partisans de la collaboration avec l’Allemagne, il est relevé de son poste en avril 1942 et muté en Afrique du Nord13.
Armand Beauvais a dû jouer un rôle dans ces analyses anglophiles car rappelons-le il fut affecté du 11 décembre 39 au 28 juin 1940 à la mission militaire française auprès des Britanniques et, de plus, était chargé au 2ème bureau de la section des pays anglo-saxons. Christiane, sa fille, se souvient des années après que son père parlait l’anglais à la perfection.
Nord et Bergier (1967) dans l’ouvrage déjà mentionné plus haut remarquent que :
es Services anglais reconnaitront officiellement que leur source de renseignements militaires la plus précieuse jusque dans le courant de l’année 1943, fut ce qui restait des Deuxième et Cinquième bureaux…14
Baril est remplacé par le colonel Réa jusqu’à la dissolution du 2ème Bureau le 4 décembre 1942. Curieusement ces liens du 2ème bureau avec la résistance aux Allemands ne sont pas détaillés dans l’ouvrage de Paxton de1966, L’armée de Vichy, qui fait autorité sur le sujet.
Armand Beauvais est promu chef de bataillon (commandant) le 25 mars 1942. Son épouse et sa fille Christiane l’avaient rejoint à Vichy et étaient logés dans des conditions assez spartiates à l’hôtel Regina et Grande Grille, un des nombreux hôtels utilisés par les curistes avant guerre.
Dans le même hôtel, logeait également René Cogny15 et sa famille. René Cogny, né en 1904, était polytechnicien de la promotion 1925. Il était également docteur en droit et officier d’artillerie. Il s’était évadé d’Allemagne en 1941 et avait rejoint l’état major à Vichy. René Cogny sera arrêté en 1943 pour faits de résistance et déporté à Mauthausen d’où il reviendra. Il poursuivra ensuite une grande carrière militaire. Il sera le plus jeune général de division à quarante neuf ans et dirigera les forces française au Tonkin. Il sera un acteur historique de la bataille de Dien Bien Phu. La fille de René Cogny, Marie Claude, est marraine d’une des filles de Christiane Beauvais.
Idelette, la deuxième fille d’Armand et Georgette, nait le 7 octobre 1942 à Vichy.
À la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, le 11 novembre 1942, la zone libre est occupée par les Allemands et sur l’ordre d’Hitler, l’armée d’armistice est dissoute le 27 novembre ainsi que le 2ème bureau. Un certain nombre de ses membres seront arrêtés par les autorités allemandes16 mais Armand Beauvais ne semble pas avoir été inquiété.
Armand Beauvais est démobilisé le 3 décembre 1942 puis placé en congé d’armistice le 1er mars 1943. Le 17 avril 1943, il est rappelé et affecté à l’organe liquidateur de l’armée comme chef de la section liquidation des travaux et budget. Démobilisé à nouveau le 23 juin il est replacé en congé d’armistice le 23 septembre et à nouveau en disponibilité le 15 novembre 1943.
En congé d’armistice, ingénieur à l’usine de dentelles Fontanille au Puy en Velay
En disponibilité, Armand Beauvais trouve un poste d’ingénieur dans une usine de dentelles au Puy en Velay dirigé par un certain Monsieur Fontanille (Figure 3). Cette fabrique est toujours en activité sous forme de SCOP17. Armand Beauvais avait une cousine au Puy au Velay dont le mari, Claude Riberon, enseignait le français dans un collège privé.
Christiane Beauvais se souvient que son père s’était :
replongé dans les manuels d’ingénieurs pour prendre son emploi dans l’usine de dentelles mécaniques…dirigées par M. Fontanille qui n’avait pas la formation technique …. Il avait découvert qu’un métier d’une ouvrière était monté à l’envers ; elle était critiquée car elle n’avait pas le même rendement que ses collègues. Il a fait rétablir le métier.
Armand avait également demandé à son épouse un échantillon de dentelle à la main venant de la famille et à l’aide d’une loupe compte fil, avait établi le carton Jacquard et fait monter une machine pour produire mécaniquement la même dentelle. Christiane Beauvais rapporte également qu’à la Libération, son père démissionnera du jour au lendemain de l’usine Fontanille pour retourner à l’Armée au grand dam du directeur qui était catastrophé et aurait souhaité pérenniser l’emploi d’ingénieur d’Armand dans cette usine.
Retour dans le Génie 1945-1946
Armand Beauvais est rappelé à l’activité le 1er février 1945 où il rejoint le 153ème bataillon du Génie comme chef d’Etat-Major. Le 1er mai, son régiment rejoint la 1ère armée à Strasbourg. Dirigé sur Kehl le 6 mai, il prend, le 25 mai à Spire, le commandement du 1er bataillon du Génie (Figure 4). Le 11 septembre, il rejoint le 211ème bataillon de ponts lourds18 pour en prendre le commandement (Figure 5). Le travail de son bataillon consiste à reconstruire les ponts détruits sur le Rhin. Il est alors jugé comme un « officier de premier plan ». Le 16 janvier 1946, le 211ème bataillon de ponts lourds est transformé en 12ème bataillon du Génie et le Centre d’instruction du génie lui est alors rattaché.
Armand Beauvais décède le 5 juin 1946 à Bad-Kreuznach (Allemagne) « Mort pour la France » dans des circonstances mal définies.
Nous reproduisons ci-dessous la quasi-totalité de l’allocution prononcée par le général de division Dromard19, Commandant le Génie des Troupes d’Occupation en Allemagne le 7 juin 1946 lors de ses obsèques :
Au cours de sa brève maladie, dans les instants où avec une sérénité admirable, il avait envisagé que sa fin pourrait être proche, le commandant Beauvais avait exprimé le désir que ses obsèques fussent célébrées avec la plus grande simplicité, celle qui convient aux soldats, celle qui est à l’image de toute sa vie. Aussi est-ce très simplement qu’au nom de ses chefs, de ses camarades et de ses soldats, j’adresse aussi notre suprême adieu au commandant Beauvais, et c’est en quelques mots seulement que je voudrais évoquer devant vous ce que fut sa vie et sa carrière militaire. Parmi les officiers du génie de sa génération, il était déjà une figure marquante. Ancien élève de l’X, Docteur en Droit, reçu à l’École de Guerre en 1939, il alliait à un superbe ensemble de qualités intellectuelles et à un sens exact de l’autorité, un profond sentiment de l’honneur et du devoir, une droiture et une loyauté absolue, une conscience et un dévouement de tous les instants, bref, tout ce qui fait un chef. Sa carrière s’ouvrait brillante et riche d’avenir.
Appelé au commandement du 12ème bataillon du Génie, il s’était donné corps et âme à sa troupe. Il avait, comme nous tous, souffert en silence pendant les quelques mois difficiles que supportait l’armée française toute entière. Et il avait pu avoir la satisfaction, la joie intense de voir arriver les premières recrues, qui, venues de tous les horizons du sol de France, allaient lui permettre de remonter son bataillon et de le refaire digne de ses traditions. Il avait mesuré l’ampleur en même temps que la noblesse de la tâche qui lui incombait vis à vis de ces jeunes soldats et il voulait que tout fut au mieux pour les accueillir, les former et en faire les meilleurs parmi les Français20. Il ne lui aura pas été donné, hélas, de connaître cette suprême manifestation qu’il avait tant méritée… A toute sa famille et tout particulièrement à vous, Madame, qui avez été la confidente de ses pensées, qui avez participé à ses côtés, à son apostolat de bonté, qui avez partagé ses peines et ses joies, nous venons apporte le témoignage de notre tristesse et de notre désarroi devant cette disparition si brusque. Soyez assurée que le souvenir du Commandant Beauvais restera toujours présent parmi nous et que nous le donnerons en exemple à tous ces jeunes, jeunes soldats, jeunes Officiers, qui d’année en année, enteront dans les rangs du 12ème bataillon.
Adieu mon cher Ami, la tâche à laquelle vous vous étiez donné entièrement, de toute votre âme, ne sera pas abandonnée, et c’est vers vous que se tourneront, dans les heures difficiles comme dans les heures heureuse tous ceux qui à votre suite auront repris le flambeau.
Par une lettre postérieure, le capitaine adjoint du commandant Beauvais a fait savoir que le « camps des jeunes » pour l’établissement duquel le Commandant Beauvais avait usé ses dernières forces, s’appelle désormais : « Camp Commandant Beauvais ». Armand Beauvais était titulaire de la Croix de seconde Classe des Services Militaires Volontaires (maintenant médaille du Mérite militaire).
Discussion
Les états de services d’Armand Beauvais, l’École de guerre qu’il aurait dû faire lui ouvrait les portes d’une brillante carrière dans le Génie. Armand Beauvais aurait pu avoir un parcours similaire à ceux des généraux du Génie cités dans le présent article (à commencer par son beau-père Emile Thomas, le général Huraud et le général Dromard). Sa résidence à Vichy pouvait laisser supposer un esprit « collaborateur ». Sa participation au 2ème bureau, considéré comme un foyer de résistance locale et ses liens avec l’armée britannique vont contre cette hypothèse. Stead (1966) et Nord et Bergier (1967) insistent sur ces aspects contestés par l’historien américain Paxton (1966). Ce débat sur le « glaive et le bouclier » continue à alimenter les discussions historiques et politiques en France depuis plus de 70 ans21.
On peut supposer que l’officier Armand Beauvais faisant partie de l’Armée d’armistice n’avait d’autre choix que de rester fidèle à son corps. Quand il démissionnera de son poste d’ingénieur à l’usine de dentelles du Puy en Velay, il ne rencontra aucune difficulté à retrouver des fonctions importantes dans les Troupes d’Occupation en Allemagne. Vichy réunissait alors toutes les caractéristiques de la capitale d’un État. Une quarantaine de pays (dont les États-Unis) y avait ambassade ou représentation et la petite taille de la ville rendait les rencontres faciles.
Marc Lambron dans son roman 1941 reconstitue l’atmosphère cosmopolite qui régnait à Vichy à cette époque :
le QG des chancelleries restait le bar des Ambassadeurs, l’un des rares lieux où la nuit finissait tard…Au demeurant, les diplomates n’y échangeaient guère de secrets. C’était plutôt la bourse de petits potins pour ville de cure promue au rang de Principauté nationale22
Lambron décrit plus loin les contacts entre l’ambassadeur américain l’amiral Leahy et l’amiral Darlan, chef du gouvernement de Vichy depuis février 1941 :
sous l’égide de l’amiral Leahy, les Sioux de l’ambassade US multipliaient les visites…au siège de l’Amirauté, ainsi que dans le salon de la villa qu’occupait l’amiral Darlan23.
Armand Beauvais, compte tenu de ses fonctions au 2ème bureau, intervenait-il dans ces négociations discrètes ?
Sa thèse sur les Attachés militaires fit et fait toujours autorité car elle est toujours citée dans des articles historiques récents24.
En conclusion de sa thèse, Armand Beauvais appelle de ses vœux des conventions de désarmements dans lesquelles les attachés militaires auraient les plus grands services à rendre et propose que les attachés militaires, au lieu de défendre les intérêts de leurs pays, deviennent les attachés militaires de la Société des nations ou d’une institution analogue, et soient alors les « bons serviteurs » de la communauté internationale. Armand Beauvais entrevoyait-il déjà ce que seront les casques bleus des Nations Unies ?
Cette thèse est originale et unique. Sa publication a été saluée en 1938 dans l’American Journal of International Law par Stone :
The limitations of a brief review preclude more detail consideration of many interesting features of this work25.
Vaïsse remarque en note de son article de 1982 sur L'évolution de la fonction d'attaché militaire en France au XXème siècle que :
sur l’histoire de l’institution, les deux livres fondamentaux sont ceux du capitaine Beauvais (Paris, 1937) et d’Alfred Vagts (Princeton, 1967).
Il est intéressant de noter le peu de documents sur ce sujet hormis les travaux récents de Hilbert26 sur le statut des attachés militaires français pendant l'entre-deux-guerres et de Jonathan Bertout27 sur les attachés militaires français au Japon avant la 2ème guerre mondiale.
Hilbert souligne le tiraillement de l’attaché militaire entre sa hiérarchie et le corps diplomatique du quai d’Orsay montre les relations importantes entre 2ème Bureau et attachés militaires :
ce qui frappe dans la correspondance du 2ème Bureau, c’est la rigueur continue avec laquelle la centrale veille sur le cheminement des informations fournies par les attachés28.
Pour Armand Beauvais les attachés militaires doivent informer leur hiérarchie mais en n’employant que des moyens licites, et sans avoir recours à des procédés indélicats, relevant de l’espionnage. Mais Armand Beauvais n’exclut pas que les attachés aient des rapports avec les services de renseignements de leur pays. Une carrière comme attaché militaire aurait certainement pu intéresser Armand Beauvais.
Le portrait typique de l’attaché militaire que dresse Hilbert est tout à fait superposable à celui d’Armand Beauvais :
pour se faire une idée précise de la personnalité des attachés français, notons quelques traits communs. C’est un groupe apparemment homogène, par l’examen des origines familiales, des situations approximatives de fortune et des carrières. Bien qu’à peu près la moitié d’entre eux soient sortis de Polytechnique, que tous fussent brevetés de l’École de guerre et que presque tous devinrent généraux, ils avaient, à part des traits communs, aussi des dissemblances29.
La tradition familiale dit qu’il avait pensé à la conception d’un pont autotracté original avec son adjoint le lieutenant Gillois. Ce pont a reçu le nom de son inventeur, fait exceptionnel dans l’armée, mais Armand Beauvais fut oublié. Armand Beauvais aurait pu aussi poursuivre une carrière très technique au sein du Génie.
Les circonstances de sa mort demeurent mystérieuses. Selon les dires familiaux, Armand Beauvais serait décédé des suites d'une fracture de jambe provoquée par la chute d'une poutrelle métallique lors de la supervision de la reconstruction d'un pont sur le Rhin. Il serait mort subitement quelques jours après, probablement d’une phlébite suivie d'une embolie pulmonaire. De nos jours, ces patients reçoivent systématiquement un traitement anticoagulant. Il est curieux que cet accident n'ait pas été mentionné ni dans la fiche « École de Guerre » ni lors de l'allocution prononcée par le général Dromard. Ces deux sources parlent de maladie, même de « brève maladie » pour le général Dromard. Cette discordance est curieuse.
Son épouse Georgette Beauvais eut beaucoup de mal à se remettre de cette épreuve. Veuve à trente neuf ans avec une fille de quinze ans et une autre, pupille de la Nation, âgée de quatre ans, il fallut qu’elle trouve un emploi alors qu’elle n’avait pas de formation particulière. C’est ainsi qu’elle se forma à la dactylographie et fut employée comme secrétaire au Collège de France où elle tapa les manuscrits de nombreux scientifiques dont ceux de Mirko Grmek30. Ce dernier, un des grands spécialistes de l’histoire de la médecine, la remerciait dans sa préface à la publication des Cahiers de Note de Claude Bernard, aux cotés de Jean Rostand et Fernand Braudel :
Mme G. Beauvais qui nous a apporté un concours constant dans la préparation technique du manuscrit…a droit à notre reconnaissance.
Georgette Beauvais décédera en 1992, sa fille Idelette en 2008 et sa fille Christiane en 2009.
Dans les souvenirs de la tradition familiale Armand Beauvais était un homme bon, droit et sportif. Ces qualités furent également relevées par ses supérieurs.
Pour le général Huré, déjà cité, Armand Beauvais avait :
toutes les qualités d’un jeune officier dont la maturité d’esprit, la puissance de travail, la vive intelligence unies à une haute conscience, en font l’un des espoirs de l’arme du Génie.
Lors des obsèques d’Armand Beauvais, le général Dromard remarquait :
nous avions découvert chez le Commandant Beauvais une vie intérieure intense, une sorte d’élan religieux, affirmé encore par les épreuves que l’existence n’avait pas manqué de lui apporter et qu’il avait accepté avec cette abnégation, cette force de caractère, cette élévation de pensée qui sont la marque des natures d’élite. Il disparaît en pleine force, entouré de l’estime et de l’affection de tous ceux qui l’avaient approché.
Armand Beauvais aurait manifesté son désir suivre des cours de théologie et faire une carrière de pasteur dans l’église réformée une fois la guerre terminée et d'arrêter sa carrière militaire, mais son épouse, Georgette, ne voyait pas cela d’un bon œil. Cela peut expliquer les mots du général Dromard évoquant cette vie intérieure intense et une sorte d’élan religieux...
Remerciements
Merci à Sebastian Martinez Botero pour m’avoir incité à écrire cet article et à Marie Claude Cogny pour ses souvenirs et précieux renseignements. Le contenu des Notes infrapaginales est inspiré de Wikipédia.
Références
Amelineau, François. Notice biographique d’Armand Beauvais. Promotion École de Guerre 1939. Disponible à http://www.École-superieure-de-guerre.fr/les-admis-de-1914.html.
Beauvais, Armand. Attachés militaires, attachés navals et attachés de l'air. Thèse de droit. Paris : Pédone, 1937.
Beauvais, Georges. « L’optique des ondes hertziennes ». Toute la radio, n°6 (1934) : 193-198.
Bernard, Claude. Cahiers de Notes. Présenté et commenté par M Grmek. Paris : Gallimard, 1965.
Bertout, Jonathan. « Les attachés militaires français au Japon ». Revue historique des armées, 273 (2014) : 83-94. Disponible à http://journals.openedition.org/rha/7904.
Cluseau, D. « L’arrestation par les Allemands du personnel du 2ème bureau ». Revue d'histoire de la Deuxième Guerre Mondiale, 8, n.º 29, (1958) : 32 - 48.
De Longuemar, Pierre. « En lisant l'ouvrage de Robert O. Paxton sur l'armée de Vichy et le corps des officiers français de 1940 à 1944 ». Guerres mondiales et conflits contemporains, 234, (2009) :119-135.
École Polytechnique. « Bienvenue sur le site des catalogues de la bibliothèque de l'École polytechnique ». https://bibli-aleph.polytechnique.fr/F/JXBXA1XC1UGN1A66BJTVHQ1X15XFX23ABTK2SUN78P2TRVRNMQ-01495?func=full-set-set&set_number=000242&set_entry=000001&format=037.
Ecole Supérieure de Guerre. « Bienvenue sur le site non officiel de l’École supérieure de guerre (ESG) ». http://www.ecole-superieure-de-guerre.fr.
Hilbert, Lothar. « Les attachés militaires français : leur statut pendant l'entre-deux-guerres ». Guerres mondiales et conflits contemporains, n.º 215 (2004/3) : 25-33. Disponible à https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2004-3-page-25.htm.
Lambron, Marc.1941. Paris : Livre de Poche, 1999.
Laurent, Sébastien. « Aux origines de la « Guerre des Polices » : militaires et policiers du renseignement dans la république (1870-1914) ». Revue historique, 636 (2005) : 767-791. Disponible à https://www.cairn.info/revue-historique-2005-4-page-767.htm.
Linon, Pierre-Jean. Officiers d'administration du Service de santé : Monographie d'un corps, d'une association. Paris : ERREM éditeur, 1983.
May, Ernest. Knowing One Enemies. Intelligence Assessment before the Two World Wars. Princeton University Press, 1986.
Nord, Pierre & Jacques Bergier. L’actuelle guerre secrète. Paris : Editions Planète, 1967.
Paxton, Robert O. L’armée de Vichy. Paris: Points Seuil, 1966.
Stead, Philip J. Le 2ème bureau sous l’occupation. Paris : Fayard, 1966.
Stone, Raymond. « Attachés Militaires, Attaches Navals, et Attaches de l'Air. By Capitaine Armand Paul Beauvais. (Paris: A. Pedone, 1937. pp. vi, 214.) ». American Journal of International Law, 32 (1938): 217-217.
Vaïsse, Maurice. « L'évolution de la fonction d'attaché militaire en France au 20ème siècle ». Relations internationales, 32 (1982) : 507-524.
Vial, Philippe. « Une place à part : les militaires et les relations extérieures de la France en temps de paix depuis 1870 .. Matériaux pour l'histoire de notre temps (2002) : 41-47. Disponible à https://doi.org/10.3406/mat.2002.403312.
Notes
Notes aux auteurs